Fermetures, distanciel… Ce qui attend les étudiantes et étudiants cet hiver.

Lundi 19 septembre dernier, la présidence de l’université de Strasbourg a annoncé la fermeture prolongée de l’établissement après les vacances d’hiver pour économiser de l’énergie. Ce sera le retour du distanciel pour les étudiant·e·s.

Derrière les discours de façade sur les “éco-gestes” et sur la nécessité de l’établissement de “prendre sa part dans la transition écologique”, c’est bien pour des raisons financières que l’université de Strasbourg va fermer ces portes et imposer le distanciel à ces étudiant·e·s et au corps enseignant.

Les étudiant·e·s qui ne sont pas dans les amphis la journée vont chauffer leurs appartements mal isolés ce qui ne réduira en rien la consommation globale d’énergie en France. Pour ceux qui ne peuvent pas se chauffer, ils devront supporter les cours en distanciel dans le froid de leur passoire thermique.

Concernant les cours en distanciel, près de deux ans de confinement, de cours à 50%, et autres aménagements exceptionnels de cours, ont montré l’effet désastreux sur la capacité de poursuite académique, mais aussi sur la santé des étudiant·e·s. Ces mesures doivent rester exceptionnelles. C’est une rupture inadmissible de la continuité pédagogique que de fermer les universités pour cause d’économie d’énergie.

Aussi, les établissements universitaires n’ayant pas accès au tarif réglementé pour leur énergie, ils  sont donc dépendants du prix du marché de l’énergie qui a subi une augmentation de plus de 100% sur le marché européen de l’énergie. Encore une fois, les étudiant·e·s se retrouvent à payer pour les politiques néo-libérale, ici la libéralisation de l’énergie, qui indexe le prix de l’électricité sur celui du gaz. 

La libéralisation de la production énergétique n’est pas la seule à blâmer pour cette situation. Les universités sont étranglées par leur autonomisation financière. Celles-ci  doivent trouver elles-mêmes une part importante de leur financement. Le ministère ne pâlit pas ce manque “à gagner” dans les dotations. C’est ainsi qu’on se retrouve dans cette situation où les universités doivent pour certaines se résoudre à fermer leurs portes ou à couper leur chauffage pour ne pas faire faillite.  

Malheureusement, l’exemple de l’université de Strasbourg risque de ne pas être le seul.

Aujourd’hui, le gouvernement, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, renvoient universités et étudiant.es à leur propre moyen pour assurer leur subsistance durant l’hiver. Il est nécessaire de mettre en place un plan d’urgence afin de venir en aide aux universités et garantir un maintien des cours dans les meilleures conditions afin de ne pas reproduire les erreurs du passé.

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