Durcissement de la sélection en master : une atteinte au droit à la poursuite d’étude

Alors qu’une sélection importante est déjà en place à l’entrée des Masters, le gouvernement décide de durcir le droit à la poursuite d’études à la rentrée 2021, pourtant seule chance pour de nombreux étudiants et étudiantes de poursuivre leurs études. 

En effet, l’usage des recours suite au refus d’entrée en master 1  n’a fait qu’augmenter depuis la mise en place de la sélection à l’entrée en master en 2017. Alors que les effectifs d’étudiants et d’étudiantes augmente chaque année ,  le nombre de places en Master reste le même.  Cela réduit  les espoirs pour nombre d’étudiants et d’étudiantes de pouvoir poursuivre leurs études en Master. A titre d’exemple, pour l’année 2020 sur les 120 000 saisines auprès du rectorat, seulement 7000 ont été considérées comme recevables.

Si le nombre de places en Master sera augmenté à la rentrée prochaine, cette hausse de place ne s’accompagne pas de mesure garantissant un accès aux études. En effet, plutôt que de pallier aux défauts de la mise en place de ce droit à la poursuite d’études, le gouvernement préfère  le durcir.  

Ainsi, les futurs étudiants et étudiantes en Master se trouvent dans l’obligation de candidater dans 5 Masters différents, dans au moins 2 disciplines différentes et dans 2 établissements différents. Les risques encourus par les étudiants et étudiantes sont bien visibles: il y a un risque plus grand de ne pas se retrouver dans une filière souhaitée et pire encore, de ne pas se retrouver dans un établissement que l ‘on souhaite. 

Au-delà de ça,  les pouvoirs du recteur se trouveront également augmentés, en dépit de celui des étudiants et des étudiantes. Le recteur pourra désormais proposer un Master qui ne se trouve pas dans la région académique de l’étudiant ou de l’étudiante. De plus, il ne pourra proposer au minimum que 2 formations contre 3 actuellement. 

Cette situation ne fait que renforcer la détresse des étudiants et étudiantes, à l’heure où la crise de l’enseignement supérieur n’a jamais été aussi grande. Plutôt que de venir en aide à ces derniers, le gouvernement préfère réduire leurs chances d’obtenir un diplôme en renforçant toujours plus la sélection. 

Face à cela, il est important de formuler des propositions allant à contre-sens des réformes du gouvernement, afin de permettre à toutes et tous d’étudier dans des conditions dignes et d’accéder aux études de leur choix. 

L’UEC revendique:

  • La fin de la sélection: Afin que chacun et chacune puissent accéder à des études de qualité, sans autre condition que le diplôme requis, l’accès aux formations ne doit pas être conditionné à notre dossier, à nos notes passées ou à un quelconque casier scolaire.
  • Un investissement massif dans l’enseignement supérieur et la recherche. Cela permettrait d’ouvrir des places en nombre conséquent dans les masters et d’assurer une formation de qualité sur tout le territoire notamment en licence. 
  • La mise en place d’un Service Public de l’Orientation:
  • Cela doit passer par un investissement massif dans les services d’orientation déjà existants. L’objectif étant de permettre à toutes et tous d’étudier au sein de filière leur correspondant le mieux, afin d’éviter les décrochages et les erreurs de parcours. Au-delà de ça , cela permettra de s’attaquer aux phénomènes d’orientation forcée et genrée, encore présents au sein de l’enseignement supérieur.
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