Près de 450 000 étudiant·e·s sur le carreau !

Depuis le début de la crise sanitaire, près d’un·e étudiant·e sur six aurait mis fin à ses études selon un rapport parlementaire. Un chiffre alarmant qui appelle à une réponse forte des autorités. 

Plusieurs raisons peuvent expliquer ce phénomène de décrochage. En premier lieu, la précarité étudiante qui explose dans la période de crise sanitaire et économique qui touche de plein fouet les jeunes.  Avant la crise, un·e étudiant·e sur deux étaient déjà dans l’obligation de se salarier afin de pouvoir subvenir à ses besoins et financer ses études.  Aujourd’hui, des milliers d’étudiantes et d’étudiants sont dans l’obligation de se tourner vers des organismes de solidarité alimentaire. L’incertitude du lendemain et les jobs étudiants ne permettent pas de se consacrer pleinement aux études, aux apprentissages, le salariat étudiant étant la première source d’échec à l’université. 

Les apprentissages eux-mêmes ne semblent plus avoir grand sens. Les étudiants et les étudiantes sont  confiné·e·s depuis mars dernier, les cours en distanciels ne peuvent  pas assurer une “continuité pédagogique”. Les étudiants et les étudiant·e·s sont privé·e·s d’un environnement leur permettant d’étudier, les inégalités d’accès au numérique et à ses usages sont à frein au suivi des cours, le lien entre les enseignant·e·s et les étudiant·e·s est distendu. Les savoirs sont devenus de simples contenus mis à dispositions des étudiantes et des étudiants laissés seuls face à leur apprentissage.

Pour les étudiants et les étudiantes en première année, qui ont connu dans le même temps les effets de Parcoursup sans accompagnement parce que confiné·e·s, une fin d’année catastrophique avec des cours en distanciel au lycée, cette première année universitaire s’avère désastreuse. 

Face à cette situation, l’Union des étudiant·e·s Communiste appelle à une réponse forte du Gouvernement. Il est urgent de sortir les étudiants et les étudiantes de la précarité en faisant jouer la solidarité nationale. La mise en place d’un revenu étudiant, financé par une nouvelle branche de la sécurité sociale, avec un montant au-dessus du seuil de pauvreté est une nécessité, pour permettre  à chacun et chacune le droit aux études en assurant une  autonomie financière. 

Si la réouverture progressives des universités en janvier est une bonne chose, il faut mettre en place les moyens nécessaires afin de pouvoir d’une part s’assurer du présentiel, rattraper accumulé par l’ensemble des étudiants et des étudiantes  mais également permettre le droit au retour à la formation des étudiants et des étudiantes ayant dû mettre fin à leurs études. 

L’UEC demande à ce que les étudiant·e·s ayant mis fin à leurs études depuis le début de la crise aient une place assurée dans la formation de leur choix à la rentrée de septembre.  Pour cela,  investissons dans l’enseignement supérieur et la recherche afin d’ouvrir des places par milliers dans les formations et les filières, particulièrement en tension, et de mettre  fin à la sélection à l’entrée de l’université. La plateforme Parcoursup ne doit avoir que pour seule utilisation d’accompagner les étudiants et les étudiantes vers leur formation, sans avoir à les sélectionner. 

Pour rattraper le retard accumulé et ce dès janvier,  tout en assurant la sécurité des élèves et du personnel face au contexte sanitaire, il faut multiplier les espaces de cours.  Cela passe par le dégel des postes d’enseignant·e·s et le recrutement des candidats et des candidates étant arrivé·e·s en seconde et troisième position au concours. En attendant l’ouverture totale des universités, le Gouvernement doit mettre des moyens en place pour que chaque étudiant·e puisse étudier dans de bonnes conditions matérielles, en fournissant du matériel numérique à l’ensemble des étudiants et des étudiantes.

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