Nous avons besoin d’un débat sur le budget de l’enseignement supérieur et la recherche

Il y a quelques jours, un 16e 49-3 a été déclenché par Elisabeth Borne afin d’éviter que le volet dépenses du budget de l’Etat soit soumis  au vote, donc au débat et potentiellement au rejet. Derrière ce passage en force du gouvernement contre l’Assemblée nationale, ce sont plusieurs budgets importants qui ne seront pas débattus dont celui de l’enseignement supérieur et la recherche.

Cela peut paraître anodin et pourtant, cette absence de débat offre à la ministre de l’ESR une liberté hors du contrôle de l’Assemblée nationale représentative du peuple. 

Nous avons besoin que nos député·e·s puissent s’exprimer et amender la partie concernant l’enseignement supérieur et la recherche. 

En effet, la hausse de la précarité et la dégradation des conditions d’études doivent nous alerter et pousser le débat. Car ce n’est pas simplement un budget, c’est toute une orientation politique qui se traduit derrière ces chiffres. 

Notamment, nous devons pouvoir nous exprimer et remettre en cause l’autonomie budgétaire des universités qui cause tant de dégâts. Chaque année de nouvelles universités alertent sur la baisse de leur capacité financière pour assurer la bonne tenue des cours et des conditions de travail dignes. 

La mise en concurrence qui s’opère entre les universités, instaure une université à plusieurs vitesses. Où les universités les mieux dotées délivrent des diplômes ayant une plus grande valeur sur le marché du travail que ceux délivrés par des universités avec moins de financement. 

Toute cette vision de l’innovation et de la performance est délétère pour notre service public. Cette dernière est rabattue sur une forme d’élitisme et non appréhendée à l’aune d’objectifs démocratiques et égalitaires

Un débat à l’assemblée nationale doit pouvoir remettre en cause les choix libéraux faits par le gouvernement. Ainsi, nous devons pouvoir revendiquer le changement d’orientation pour une université de la création et du partage des savoirs, une université émancipatrice pour toutes et tous. 

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