Logement étudiant : les promesses de Bayrou ne suffiront pas à répondre à l’urgence

Lors de sa déclaration de politique générale, François Bayrou a promis la construction de 15 000 logements étudiants par an. Si ce chiffre semble plus ambitieux que les engagements passés, il soulève aussi de vives inquiétudes. En effet, les budgets alloués à l’enseignement supérieur et à la vie étudiante sont largement insuffisants pour concrétiser ces annonces. De plus, l’instabilité politique actuelle rend l’avenir de ce projet plus qu’incertain.

La crise du logement étudiant atteint un niveau critique. Alors que l’enseignement supérieur comptera plus de 3 millions d’étudiants à la rentrée 2025, des milliers risquent de se retrouver sans logement, faute d’une réponse urgente et adaptée. La flambée des loyers et le manque cruel de logements abordables menacent directement le droit d’étudier dans des conditions dignes.

Par ailleurs, le CNOUS a récemment annoncé la création de 10 000 logements supplémentaires d’ici 2027. Cette divergence avec les chiffres avancés par le gouvernement interroge sur la nature des logements promis : seront-ils publics et gérés par les CROUS, ou encore livrés au secteur privé, renforçant la spéculation immobilière sur le dos des étudiants ?

De plus, les multiples attaques du gouvernement contre le service public du logement étudiant ont lieu d’inquiéter. En témoigne, la tentative, heureusement infructueuse, de faire passer au Sénat un amendement de coupe budgétaire de 540 millions d’euros des APL. 

L’Union des Étudiant.e.s Communistes dénonce une politique qui abandonne les jeunes face à la précarité et exige un grand plan national de construction de cités universitaires publiques, administrées par les CROUS. Nous demandons également une régulation stricte des loyers et une augmentation significative des aides au logement pour garantir aux étudiants et aux travailleurs l’accès à des conditions de vie décentes.

L’accès à un logement abordable et de qualité est une condition sine qua non pour réussir ses études. Il est temps que l’État prenne ses responsabilités et mette un terme à la crise du logement étudiant.