Former plus, former mieux
Le 23 avril, la direction d’ArcelorMittal a annoncé plus de 600 suppressions de postes à travers le pays. Un coup très dur porté à une industrie française déjà en grande difficulté et qui prouve une nouvelle fois que la réindustrialisation du pays ne pourra faire l’économie d’un investissement massif dans l’enseignement supérieur et la recherche.
Depuis le début de l’année, le nombre de fermetures d’usines dépasse celui des ouvertures, et la part de l’industrie dans le PIB baisse continuellement. Le gouvernement ne fait rien pour contrer l’érosion de notre appareil productif. Pire, les récentes coupes de plus d’1,2 milliard d’euros dans un budget de l’ESR déjà largement en dessous des besoins continuent de mener l’industrie française dans le mur.
La formation subit de plein fouet les choix austéritaires du gouvernement. Les IUT, licences professionnelles, écoles d’ingénieurs se voient contraints d’envisager la fermeture de certaines filières, poussés tant par le manque de moyens que par la concurrence entre les universités et les diplômes. Ainsi, nous formons chaque année des milliers de jeunes qui, faute de débouchés, changent de filière, voire partent à l’étranger.
Nos savoir-faire et nos technologies sont eux-aussi en première ligne. Le sous-financement de la recherche met gravement en péril notre capacité à répondre aux grands enjeux économiques, sociaux et environnementaux de notre temps. L’autonomisation des universités empêche toute politique publique ambitieuse de planification. Au nom de la « libre concurrence » et des traités européens, l’État abandonne son rôle de stratège et de planificateur.
Réindustrialisation, transition écologique, émancipation, souveraineté nationale : notre ambition doit être à la hauteur des enjeux. L’urgence est à un investissement massif dans l’enseignement supérieur et la recherche, pour former plus, et former mieux. Plus largement, l’Union des étudiants communistes revendique la création d’emplois utiles et bien rémunérés, la reconstruction de nos filières industrielles et de recherche, et une véritable planification des formations et de l’industrie selon les besoins du pays.